Bye Bye 2023, Bonjour 2024 : A quoi faut-il s’attendre pour une nouvelle année entre guerre et paix?

C’est le moment de l’année de se souhaiter le meilleur, un nouveau départ, quelques voeux pieux ou de belles résolutions qui nous permettrons d’avancer. Et je voudrais commencer 2024 en vous présentant mes meilleurs voeux et en vous remerciant pour suivre ces publications.

Les (r)évolutions stratégiques pour 2023 ouvraient l’année précédente avec les yeux rivés sur la guerre en Ukraine, la menace nucléaire russe dans ce conflit, l’Indo-Pacifique ou encore sur la posture de défense française. L’actualité a été riche, les déceptions nombreuses, mais les transformations globales du système international se sont prolongées et accélérées au-delà des défis envisagés début 2023. Nous pouvons compter que cela soit la même chose pour l’année à venir. Prenons l’exemple de l’Azerbaïdjan qui a repris le Haut-Karabath dans son intégralité et ainsi jeté sur les routes de vastes populations civiles, dans un silence international assourdissant. L’opportunité était trop belle considérant les positions de force azerbaïdjanaise dans la région depuis 2020 et les autres priorités qui ont accaparé russes, européens et autres. D’autres conflits territoriaux couvent à travers le monde, comme les visées du Vénézuela sur une partie de Guyana, et il est fort probable que d’autres conflits de ce genre se présenteront, tout en ne manquant pas de nous surprendre.

S’il fallait parler de grandes surprises stratégiques pour 2023, sans aucun doute l’attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier marque un tournant majeur pour la région : Israël doit repenser sa sécurité, chez elle et dans la région, au milieu d’un conflit qui a remis en première place des agendas de tout le monde la question de l’Etat palestinien, une question que tous les Etats concernés au Moyen-Orient et au-delà étaient heureux d’avoir réussi à mettre de côté ces dernières années. Cette situation explosive n’a pas encore trouvé de solutions durables, les perspectives ne sont pas prometteuses pour l’instant et la possibilité d’une année de conflits dans la région est à prendre au sérieux. Les chaines d’approvisionnement mondiales commencent d’ailleurs à en sentir les effets, imposant les flottes de porte-conteneurs à contourner la mer Rouge et le golfe d’Aden et à allonger leur chemin.

L’autre grande surprise, côté français, aura été le retrait militaire, ordonné, mais précipité, du Niger après le coup d’Etat contre le Président nigérien Bazoum. Cela marque la fin d’un chapitre ouvert en 2013 et, malgré les succès enregistrés et l’engagement total de nos armées, laisse un goût d’inachevé et une longue liste d’incertitudes pour les positions françaises ailleurs en Afrique. Le Président Macron avait d’ailleurs ouvert l’année 2023 avec un beau discours annonçant la transformation de nombre des positions militaires françaises en Afrique, pour aller vers des bases en co-gestion, plutôt dirigée vers la formation des forces et le soutien aux forces armées locales. Les armées françaises en Afrique, pour quoi faire? C’est la grande question qui n’est pas résolue à ce jour, et qu’il faudra bien surmonter à un moment. Il n’est pas sûr que 2024 soit l’année où la France trouve une réponse à cette question. 2024 sera l’année des élections européennes et des soubresauts d’une majorité relative qui essaiera de survivre à une nouvelle année. Jusqu’à quand et pour quelles solutions ou quelles alternatives? La France ajoutera-t-elle ses propres incertitudes politiques aux incertitudes européennes? Il ne manquerait plus que cela, mais devrions-nous en être surpris dans les conditions actuelles?

L’agenda des crises actuelles et potentielles ne va pas désemplir, avant d’arriver à la question des élections américaines qui rythmeront l’année avant un épilogue déterminant pour les grands équilibres et déséquilibres mondiaux. Tout le monde s’attend à une nouvelle confrontation entre Joe Biden et Donald Trump. L’issue du vote sera déterminante pour la direction des Etats-Unis sur la scène internationale et sur l’ordre mondial, mais les scénarios peuvent être anticipés. La véritable surprise serait plutôt de ne pas avoir ce duel tant attendu, que ce soit par la force des affaires, des primaires ou de l’âge. Dans quel état seraient alors les Etats-Unis ?

L’année 2024 aura donc encore son lot de surprises, et, au lieu d’énumérer ces défis qui nous attendent, mes voeux pour cette année sont que nous puissions être prêts à être surpris, à défaut de pouvoir ou vouloir penser à tout. Bonne année 2024.

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